Le guide du patient

Interventions coronariennes complexes telles que le traitement d’occlusion chroniques (CTO) et l’angioplastie du tronc commun

Angioplastie du tronc commun gauche

La sténose sévère du tronc commun gauche (TCG) est définie par un rétrécissement d’au moins 50% du diamètre interne de l’artère. Elle est présente chez 4 à 6% des patients ayant une coronarographie diagnostique et est fréquemment associée à une atteinte des autres artères coronaires. Elle est la plus sévère des lésions de l’arbre coronarien compte tenu du risque de mort subite. La sténose du TCG peut être localisée à son origine, à sa portion moyenne ou à son extrémité distale. Les symptômes cliniques associés à la sténose du TCG sont l’essoufflement, les douleurs thoraciques et les étourdissements liés à la chute de la pression artérielle. Le diagnostic est réalisé rapidement lors de la coronarographie.

Exemple d’angioplastie du tronc commun gauche distal
Exemple d’angioplastie du tronc commun gauche distal — (A) Angiographie coronaire initiale démontrant une sténose serrée du tronc commun distal (indiquée par la flèche blanche) ; (B) Angiographie de contrôle après l’angioplastie de l’axe tronc commun – IVA. Cx : artère circonflexe ; IVA ; artère interventriculaire antérieure ; TC : tronc commun.

Le seul traitement de la sténose du tronc commun a longtemps été la chirurgie cardiaque par pontage. Aujourd’hui, l’angioplastie coronaire est devenue une alternative de choix pour le traitement du TCG chez les patients sélectionnés.

La décision de procéder à une revascularisation par angioplastie plutôt qu’une chirurgie cardiaque par pontage est toujours prise de façon non urgente après discussion avec votre cardiologue traitant et concertation de nos cardiologues interventionnels. La décision sera prise en fonction de l’anatomie du TCG, de l’entendue de vos lésions coronaires, de la présence d’un diabète, des capacités de contraction de votre cœur et de votre risque chirurgical.

Ainsi, l’angioplastie du TCG sera réalisée sur une base non urgente quelques jours après votre coronarographie diagnostique afin de permettre aux cardiologues interventionnels de discuter de votre dossier et de vous expliquer les risques et bénéfices de la stratégie retenue.

Plusieurs techniques de réparation de votre TCG existent, le plus souvent le cardiologue interventionnel mettra en place un seul stent actif.

Est-ce dangereux ?

Les complications sont les mêmes que celle de l’angioplastie.

En pratique

  • Intervention chez des patients sélectionnés
  • Hospitalisation de 24 à 48 heures
  • La durée moyenne de l’intervention : 30-45 minutes.
  • Examen indolore pour une majorité de patient
  • Une surveillance de 24 heures est requise sous télémétrie / monitoring. En absence de symptômes et/ou saignement au point de ponction, le patient peut rentrer à domicile le lendemain de son intervention.
  • Le suivi scrupuleux du traitement médical est indispensable.

Désobstruction d’une occlusion coronaire chronique (CTO)

L’occlusion coronaire chronique, désignée CTO pour « chronic total occlusion », se définit comme une occlusion complète d’une artère coronaire datant d’au moins 3 mois. Les occlusions chroniques sont identifiées chez environ 20% des patients ayant une coronarographie. Bien qu’un réseau de ponts naturels appelé réseau collatéral se développe, il existe des cas où ces artères collatérales ne suffisent pas à irriguer correctement le muscle cardiaque. C’est le cas des patients qui gardent des douleurs dans la poitrine et/ou d’essoufflements, et ce malgré un traitement médical optimal ou chez qui un manque important d’oxygénation du cœur est visualisé à l’effort (scintigraphie cardiaque, échocardiographie d’effort, IRM cardiaque).

L’intervention de désobstruction d’une CTO est rendue difficile par la longueur de l’occlusion et la nature fibro-calcifiée des lésions. Elle nécessite l’utilisation de matériel dédié et des techniques spécifiques. Comme elle nécessite de visualiser la partie distale de la coronaire bouchée, la procédure requiert de passer par les deux poignets ou le poignet et le pli de l’aine simultanément. Le taux de succès de l’intervention est un peu plus faible que pour une angioplastie coronaire standard.

CTO de la coronaire droite proximale
CTO de la coronaire droite proximale — (A) La double injection de la coronaire droite et (B, C) de la coronaire gauche est requise afin de visualiser l’artère occluse de manière chronique ; (D) Angiographie finale de la coronaire droite revascularisée par l’implantation de stents.

Est-ce dangereux ?

Les taux de complications restent faibles lorsque les procédures sont effectuées par des opérateurs expérimentés comme les médecins du CCI Belledonne. On estime le risque de décès à 0,2%, le risque de pontage en urgence à 0,2%, d’AVC à 0,01% et d’infarctus du myocarde à 2,5%.

De manière générale, le traitement d’une CTO est associé à une prolongation significative du temps de procédure et d’exposition aux rayons X, à une utilisation plus importante de produit de contraste et à une incidence significativement plus élevée de perforation coronarienne.

Ces complications potentielles sont détaillées dans le formulaire de consentement éclairé à l’examen remis lors de votre entrée et à signer avant la procédure.

En pratique

  • Intervention chez des patients sélectionnés ayant une indication clinique
  • Nécessite de passer par les deux poignets ou le poignet et l’aine simultanément
  • Hospitalisation de 24 à 48 heures
  • La durée moyenne de l’intervention : 45-80 minutes.
  • Examen indolore pour une majorité de patient
  • Une surveillance de 24 heures est requise sous télémétrie / monitoring. En absence de symptômes et/ou saignement au point de ponction, le patient peut rentrer à domicile le lendemain de son intervention.
  • Le suivi scrupuleux du traitement médical est indispensable.
Prochaine ressource : Outils spécifiques utilisés dans certaines interventions